Ils ont contribué à ce numéro #2

Je ne me souviens pas comment nous nous sommes rencontrées. Un ami en commun probablement. En tout cas, Lucie a une sensibilité des portraits qui m’a plu. Ce grain qui raconte une histoire et surtout le regard amoureux qu’elle porte sur ses sujets.
Elle accompagne Marquise Mag depuis le début et travaille sur les fabuleux portraits de Faune Urbaine. Cette rubrique où l’on va toutes les deux à la rencontre de personnes exerçant un même métier pour en comprendre les particularités, les difficultés, les joies. Des videurs, des conteurs, des artistes transformistes ; le portrait de notre grand-mère de coeur, Mariecke, qui nous payait des coups et des clopes dans son appart de Maison Alfort ; les petites séries sur les muses, illustrant des chuchotis échangés avec elles sur leur créateur préféré, leur vie, leurs envies.

Interpréter une marquise, c’est un exercice de style vu et revu. Il fallait du nouveau, de la fraîcheur, de la couleur, s’éloigner des traditionnels tons pastels systématiquement associés à ces poudrées de courtisanes!
Je suis tombée par hasard sur les photos de Flavien. Les couleurs primaires qu’il utilise en fond pour ses portraits ne sont pas accessoire, il ne s’agit pas simplement de cyclo pour habiller l’image ; je dirais que ces fonds constituent une toile où se peint une étude, une recherche du pigment et de sa réflexion sur le modèle.
Les sujets de ses portraits, il en révèle l’humanité pénétrante et son mystère, son épiderme, par une exploration du noir, et un travail savant de retouches.
Pop et lumineusement sombre. J’ai adoré. Choisir un artiste et lui proposer de faire une création à contre-emploi est savoureux et donne de belles surprises. Je suis heureuse qu’il signe l’édito mode de ce numéro spécial « Exquises marquises ».
Flavien Prioreau se consacre aux portraits en collaboration avec de nombreux magazines, labels, marques, et est souvent sollicité pour photographier des personnages au-devant de la scène parisienne. Dans son atelier du 18e arrondissement, il entreprend également différentes séries personnelles, souvent liées au monde de la musique qui le passionne, mais aussi inspirées par la mode, par les corps.
« Je crois que j’ai toujours regardé le monde à travers le filtre des images, isolant ce qui attirait mon regard – un personnage, une lumière – comme pour l’en extraire et me l’approprier…»

Il y avait ce tableau de Boldini que l’on voulait reprendre avec Isabelle Chapuis, représentant La Marchesa Luisa Casati dans toute sa superbe, accompagnée par un greyhound non moins superbe.
Si j’avais su que ce serait si difficile, aurais-je choisi ce tableau en particulier ? La recherche nous mena vers des éleveurs de lévriers italiens, puis vers le Club des lévriers de course d’Île-de-France, même vers des vétérinaires, des gens dans la rue… Car en plus de la race assez peu répandue, il fallait encore que ce greyhound soit d’une couleur dite « souris », gris très sombre, une spécificité plus rare encore.
C’est finalement Isabelle qui a trouvé, en discutant sur un forum. Et Lydia est arrivée. Ange de ce numéro, elle a fait pour nous le voyage de la Belgique à Paris avec deux magnifiques chiens, un mâle, Jaedros, et une femelle, Jalahya.
Ce furent les stars dans le studio photo, on était tous impressionnés par leur présence.
Merci Lydia !

Je recherchais un photographe avec une esthétique spéciale pour la re-création de L’Art et la manière. Cette rubrique où l’on propose un pastiche d’une peinture plus ou moins connue, plus ou moins célèbre.
La découverte du travail d’Isabelle m’a saisie et particulièrement ses séries : Cocon, Barbapapa, Les Coiffes ; j’y ai lu une fantaisie alliée d’une simplicité sécurisante et pure comme l’enfance.
Quand je l’ai rencontrée, j’étais dans mes petits chaussons. Je voulais que ce soit elle qui ré-interprète avec moi La Marchesa Luisa Casati à partir du tableau de Boldini. J’avais prévu un numéro de claquettes espérant la séduire, mais son regard franc a vite désamorcé toute comédie. Ce n’était pas la peine : l’idée lui a plu !
On a réalisé une oeuvre sincère où la lumière se révèle avec réserve et authenticité. C’est d’ailleurs ce que m’inspire Isabelle.
Diplômée de l’ESAG-Penninghen en arts graphiques, Isabelle combine l’art et la mode. Parvenir à conjuguer l’un avec l’autre oriente son regard. En 2010, elle remporte le Prix Picto ; son travail est exposé au Royal Monceau puis dans le cadre de l’exposition collective “Art is Fashion” à la Galerie Taïss. En 2012, sa série «Barbapapa» est primée par la Bourse du Talent et exposée à la BNF François Mitterrand qui l’a intégrée dans son fonds photographique. En 2013, ses photographies sont présentées à l’occasion du festival «Le French May» à Hong-Kong. Sa série “Dandelion” a été exposée lors des dernières Rencontres d’Arles, à Fotofever, et plus récemment chez Colette. Elle est régulièrement exposée à la galerie Bettina à Paris.
L’univers d’Isabelle Chapuis se construit d’expérimentations plastiques. Avec des matières chrysalides, elle façonne ses décors à la main, tel un sculpteur. «La photographie, c’est l’expression d’une émotion. Celle que je ressens et celle que je transmets. »

Gaëlle Le Scouarnec
Fondatrice et rédactrice en chef
Gaëlle Le Scouarnec
Fondatrice et rédactrice en chef
Marie-Sara Dumas
Secrétaire de rédaction
Marie-Sara Dumas
Secrétaire de rédaction
Marie-Sara Dumas
Secrétaire de rédaction
JC
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JC
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Enoal Le Scouarnec
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Enoal Le Scouarnec
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Aurélie Martin
Retoucheuse photo
Aurélie Martin
Retoucheuse photo
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Maria Mathe
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Maria Mathe
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